Le Vendredi Saint 18 avril 2014 : Une célébration à 4 (ACAT!)

 » Chaque fois que des êtres humains sont victimes de violence, les chrétiens doivent être à l’avant- garde … Peut être devrions -nous faire du Vendredi Saint un jour pendant lequel nous nous souviendrions plus spécialement de tous les condamnés à mort du monde qui attendent leur exécution  et où nous réaffirmerions notre engagement en faveur de l’abolition de la peine de mort ». Et de la torture, ajouterions-nous.
Extrait de  » la torture est une offense à Dieu », méditation du Père Michael Lapslex.

C’est dans cet état d’esprit, nous souvenir et soutenir les frères et sœurs persécutés, torturés, condamnés, que nous avons décidé le dimanche des Rameaux de préparer une célébration que nous avons vécue le vendredi à la belle chapelle du Foyer « La Providence » à Hilsenheim. Foyer où vivent toute l’année, avec leurs équipes éducatives, des enfants et des adolescentes en grandes difficultés familiales, parfois victimes de graves maltraitances. Ce fut pour nous quelque chose d’inédit … Un peu de pub de bouche à oreille, mais personne ne s’est rajouté.
En fin d’après-midi du Vendredi Saint, nous nous sommes retrouvés pour prier, méditer, faire silence, intercéder, rendre grâce aussi… En union avec les frères chrétiens priants ce jour, spécialement les membres de l’ACAT et les défenseurs des Droits de l’Homme… En union et en pensée avec les victimes de maltraitances de toutes sortes, les victimes de la torture, les personnes emprisonnées, condamnées, exilées, demandeurs d’asile… Il y en avait du monde… Nous n’étions pas seuls, bien au contraire, et l’icône de la Trinité nous accueillait tous et toutes.
La célébration fut simple, alternant chants et refrains; temps de méditation à partir d’un texte écrit par Frère Pierre-Yves de Taizé sur les 7 dernières paroles de Jésus en croix; silence; évocation  de situations de personnes torturées (avec bougies déposées au fur et à mesure); intentions de prière préparées puis libres; action de grâces pour le Don sans retour, cet Amour infini que Jésus nous a manifesté durant ses jours de Passion jusqu’à la mort… et la Résurrection  ! Merci pour les libérations et les allègements de peines; prière pour les tortionnaires; demandes de pardon; Notre Père.
Nous avons terminé par une invitation finale à la louange de tous les peuples:  « Laudate omnes gentes, laudate Dominum » de Taizé.
Heureux de nous être réunis pour persévérer dans la prière, les mains ouvertes et nues… Heureux d’avoir vécu intensément ce moment de communion invisible avec tant de frères et sœurs de par le monde…

Gabrielle, Sœur Clotilde, Jean-Marie et Agnès.

Depuis peu, l’ACAT m’apprivoise !

Désormais, je suis bien plus attentive à ce qui se passe dans notre monde… La face sombre de ce monde, voire noire comme les ténèbres .
C’est pourquoi , ce fut pour moi, cette année une toute autre façon de vivre ce Vendredi Saint et Pâques.
Prier pour ce monde en souffrance, pour ce monde qui nous semble loin de nous alors que les médias nous le rapprochent, chaque jour, jusque dans nos maisons bien tranquilles. Et, le plus souvent, nous zappons devant tant de cruauté car c’est à la limite du supportable… Et nous restons là, impuissants, passant à autre chose bien trop vite.
Interpellée! Et maintenant que puis je faire ? A mon niveau, il ne me reste que la prière ai-je pensé. Et tout à coup, un petit groupe de quatre a su m’entraîner dans un élan fraternel. Nous avons organisé une rencontre de prières, de belles prières… Sans oublier les petites bougies allumées à chaque intention et quelle chance pour nous, dans l’intimité de la chapelle du Foyer de « La Providence » qui s’est remplie d’une énergie qui nous a submergés d’émotion, de courage et qui nous a mis en communion avec nos frères et sœurs dans la souffrance. Nos prochains de ce monde lointain sont devenus tout à coup si proches. Non plus comme on les voit à la télé , mais proches dans nos cœurs comme une force invisible, un fil conducteur qui nous a emmenés à côté d’eux.
Et désormais, chaque fois que je voudrais m’approcher de leurs cœurs meurtris, il me suffira de « PRIER », DIEU FERA LE RESTE !

Gabrielle