Musique et Droits humains (# 31)
« Utile » chanson de Julien Clerc sortie en 1992 . Ecrite en hommage à la résistance au Chili sous la dictature de Pinochet.
Utile
« Utile » chanson de Julien Clerc sortie en 1992 . Ecrite en hommage à la résistance au Chili sous la dictature de Pinochet.
Utile
« Hiroshima » est une chanson de Georges Moustaki sur l’album « Danse » sorti en 1972.
Véritable hymne à la paix, nous dédicaçons cette chanson au peuple ukrainien qui souffre suite à l’invasion de son territoire par l’armée russe.
Par la colombe et l’olivier
Par la détresse du prisonnier
Par l’enfant qui n’y est pour rien
Peut-être viendra-t-elle demain
Avec les mots de tous les jours
Avec les gestes de l’amour
Avec la peur, avec la faim
Peut-être viendra-t-elle demain
Par tous ceux qui sont déjà morts
Par tous ceux qui vivent encore
Par ceux qui voudraient vivre enfin
Peut-être viendra-t-elle demain
Avec les faibles, avec les forts
Avec tous ceux qui sont d’accord
Ne seraient-ils que quelques-uns
Peut-être viendra-t-elle demain
Par tous les rêves piétinés
Par l’espérance abandonnée
À Hiroshima, ou plus loin
Peut-être viendra-t-elle demain
La Paix!
Abatina, chanson traditionnelle de Trinité et Tobago, a été enregistré en 2016 par la chanteuse Calypso Rose. Derrière le rythme chaloupé du calypso, genre musical typique des îles des Caraïbes, se cachent des paroles très dures. Il s’agit de l’histoire d’un homme riche et violent qui abuse physiquement et psychologiquement de sa femme plus jeune que lui. Ce combat pour les droits des femmes, Calypso Rose le porte dès le début de sa longue carrière, notamment avec une autre chanson, No Madam, qui dénonce les conditions misérables des domestiques sur ses îles natales et permettra en 1974 le vote de nouvelles lois pour augmenter le salaire minimum de ces travailleurs qui sont le plus souvent des travailleuses.
A presque 82 ans, Calypso Rose utilise toujours ses chansons pour faire passer des messages, notamment en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Et elle reste inimitable sur scène…
Aba Tina oh…
Finalement, Tina a été enterrée
Près de l’église où elle s’est mariée
Aba Tina, oh, qui essaie d’enfoncer ta porte ?
« Nelson Mandela » est une chanson de 1986 du chanteur sénégalais Youssou N’Dour; un des nombreux chanteurs du continent africain à dédier une chanson à celui qui est encore prisonnier du régime ségrégationniste d’Afrique du Sud.
–> Youssou N’Dour et Nelson Mandela: en savoir plus
–> Sur le même sujet, voir également nos chapitres Musique et Droits humains #3, #6, #7 et #14
Nous dédions cette chanson à Mgr Desmond Tutu qui vient de nous quitter ce 26 décembre 2021. Infatigable militant des droits de l’Homme; prix Nobel de la paix en 1984, il est l’icône de la lutte anti-apartheid et « conscience » de l’ Afrique du Sud. Il a oeuvré en faveur de tous les opprimés partout dans le monde.
Et nous n’oublierons pas son rire contagieux…
« Faites le bien, par petits bouts, là où vous êtes; car ce sont tous ces petits bouts de bien, une fois assemblés, qui transforment le monde. » Desmond Tutu
« Si vous êtes neutre dans des situations d’injustice, vous avez choisi le camp de l’oppresseur. » Desmond Tutu
« Clandestino » est une chanson de Manu Chao sortie en 1998. Il s’agit de la complainte de l’immigrant clandestin … Toujours d’actualité… de Calais aux côtes italiennes en passant par la frontière entre la Pologne et la Biélorussie…
Clandestino
Clandestin
*ville espagnole autonome sur la côte nord-ouest de l’Afrique
**Mano Negra = « travail au noir » (il s’agit aussi du nom de l’ancien groupe de Manu Chao)
« Dead man walkin’ « est la chanson extraite de la bande son du film « La dernière marche » sorti en 1995. Le film relate l’histoire de sœur Helen Prejean, religieuse américaine qui a accompagné plusieurs condamnés à mort jusqu’au moment de leur exécution et qui n’a cessé de faire campagne pour l’abolition de la peine de mort à travers le monde.
Dans cette chanson, Bruce Springsteen nous transmet les dernières pensées du condamné à mort qui va être exécuté. A réécouter à la veille du 10 octobre, journée internationale contre la peine de mort…
There is a pale horse coming
Un cheval blanc s’approche
And I’m gonna ride him
Et je vais le monter
I’ll rise in the morning
Je me lèverai au matin
My faith decided
Mon sort fixé
I’m a dead man walking
Je suis un homme mort qui marche
A dead man walking
Un homme mort qui marche
St-James parish
Le diocèse de St-James
I was born and christened
J’y fus né et baptisé
I got my story
J’ai mon histoire
Mister there ain’t no need for you to listen
Monsieur vous n’avez pas besoin d’écouter
It’s just a dead man talking
Ce n’est qu’un homme mort qui parle
Once i had a job i had a girl
Un jour j’avais un emploi et une copine
Between our dreams and action lie this world
Entre nos rêves et nos actions il y a ce monde
In the deep forest
Dans les profondeurs de la forêt
The blood and tears rushed over me
Le sang et les larmes se sont précipités vers moi
All i could feel was the drugs and the shotgun
Tout ce que je pouvais ressentir étaient les drogues et les coups de fusils
And my fear up inside of me
Et ma peur qui montait en moi
Like a dead man talking
Comme un homme mort qui parle
Beneath the summer sky my eyes went black
Sous le ciel d’été mes yeux sont devenus noirs
Sister i don’t ask for forgiveness
Ma soeur je ne demande pas d’être pardonné
My sins are all i have
Mes pêchés sont tout ce que j’ai
Tonight the clouds above my prison
Cette nuit les nuages au-dessus de ma prison
They move slowly across the sky
Bougent lentement dans le ciel
There is a new day dawning
Un nouveau jour se lève
My dreams are full tonight
Mes rêves sont remplis cette nuit
« Né quelque part « est le tube aux accents humanistes sorti en 1987 par Maxime le Forestier.
Chanteur engagé, il écrit un hymne antiraciste aux sonorités africaines, en révolte contre la loi Pasqua.
Le refrain est chanté en langue zoulou par Aura, chanteuse sud-africaine réfugiée politique.
Chanson interprétée en français, allemand, anglais, italien, portugais, yiddish, turc et arabe , «Die Gedanken sind frei» (Elles sont libres, les pensées), est à l’origine une chanson allemande symbole de la résistance à l’oppression et à la terreur depuis plus de deux siècles. Cet hymne à la liberté d’expression des peuples a été repris par des artistes aussi célèbres que Pete Seeger, Dean Reed, Néna, Léonard Cohen ou encore un collectif d’artistes alsaciens lors de l’hommage aux victimes de l’attentat de Charlie-Hebdo.
Des paroles toujours d’actualité !
Die Gedanken sind frei
Wer kann sie erraten ?
Sie fliehen vorbei
Wie nächtliche Schatten.
Kein Mensch kann sie wissen,
Kein Jäger sie schießen.
Es bleibet dabei:
Die Gedanken sind frei!
Ich denke was ich will
Und was mich beglücket,
Doch alles in der Still
Und wie es sich schicket.
Mein Wunsch und Begehren
Kann niemand verwehren.
Es bleibet dabei:
Die Gedanken sind frei!
Und sperrt man mich ein
Im finsteren Kerker,
Das alles sind rein
Vergebliche Werke;
Denn meine Gedanken
Zerreißen die Schranken
Und Mauern entzwei:
Die Gedanken sind frei.
Nun will ich auf immer
Den Sorgen entsagen,
Und will mich auch nimmer
Mit Grillen mehr plagen.
Man kann ja im Herzen
Stets lachen und scherzen
Und denken dabei:
Die Gedanken sind frei.
Traduction :
Elles sont libres, les pensées
Qui peut les deviner ?
Elles s’enfuient
Comme les ombres nocturnes.
Personne ne peut les connaître,
Aucun chasseur ne peut leur tirer dessus.
C’est ainsi :
Elles sont libres, les pensées !
Je pense ce que je veux
Et ce qui me rend heureux
Mais tout ça en silence
Et comme il se doit.
Mon souhait et mon désir
Personne ne peut les proscrire.
C’est ainsi :
Elles sont libres, les pensées !
Et on m’enferme
Dans un donjon sombre,
Pour que tout soit pur,
Un travail en vain ;
Car mes pensées
Rompent les obstacles
Et brisent les murs :
Elles sont libres, les pensées !
Maintenant, pour toujours
Je renoncerai aux soucis
Et je ne veux plus jamais
M’affliger de fléaux.
Oui, chacun peut dans son cœur
Constamment rire et plaisanter
Et penser ainsi :
Elles sont libres, les pensées.
Blackbird est une chanson de « l’album blanc « des Beatles (1968). Les paroles s’inspirent du combat des Noirs américains pour leurs droits civiques, représentés par l’image d’un merle noir blessé (blackbird en anglais) qui se débat pour apprendre à voler. Une bien jolie métaphore de Paul McCartney.
A écouter: la superbe reprise par Crosby, Stills & Nash
Blackbird
Merle
Blackbird singing in the dead of night
Merle chantant à l’aube
Take these broken wings and learn to fly
Prends ces ailes brisées et apprends à voler
All your life
Toute ta vie
You were only waiting for this moment to arise.
Tu attendais seulement ce moment pour prendre ton essor
Blackbird singing in the dead of night
Merle chantant à l’aube
Take these sunken eyes and learn to see
Prends ces yeux enfoncés et apprends à voir
All your life
Toute ta vie
You were only waiting for this moment to be free.
Tu attendais seulement ce moment pour être libre
Blackbird fly Blackbird fly
Vole merle, vole merle
Into the light of the dark black night.
Dans la lumière de la sombre nuit noire
You were only waiting for this moment to arise
Tu attendais seulement ce moment pour prendre ton essor
Plus connu pour ses chansons comiques des années 70, Pierre Perret publie en 1977 « Lily« , une chanson abordant les thèmes du racisme et de l’intégration des étrangers. Il recevra le « Prix 1978 de la Paix » de la Ligue Internationale contre le racisme et l’antisémitisme. Cette chanson marque une inflexion vers des chansons plus engagées. Elle reste, hélas, plus que jamais d’actualité !
On la trouvait plutôt jolie Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d’émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris
Elle croyait qu’on était égaux Lily
Au pays d’ Voltaire et d’Hugo Lily
Mais pour Debussy en revanche
Il faut deux noires pour une blanche
Ça fait un sacré distinguo
Elle aimait tant la liberté Lily
Elle rêvait de fraternité Lily
Un hôtelier rue Secrétan
Lui a précisé en arrivant
Qu’on ne recevait que des blancs
Elle a déchargé des cageots Lily
Elle s’est tapé des sales boulots Lily
Elle crie pour vendre des choux-fleurs
Dans la rue ses frères de couleur
L’accompagnent au marteau-piqueur
Et quand on l’appelait Blanche-Neige Lily
Elle se laissait plus prendre au piège Lily
Elle trouvait ça très amusant
Mêm’ s’il fallait serrer les dents
Ils auraient été trop contents
Elle aima un beau blond frisé Lily
Qui était tout prêt à l’épouser Lily
Mais la belle-famille lui dit nous
N’ somm’s pas racistes pour deux sous
Mais on veut pas de ça chez nous
Elle a essayé l’Amérique Lily
Ce grand pays démocratique Lily
Elle aurait pas cru sans le voir
Que la couleur du désespoir
Là-bas aussi ce fût le noir
Mais dans un meeting à Memphis Lily
Elle a vu Angela Davis Lily
Qui lui dit viens ma petite sœur
En s’unissant on a moins peur
Des loups qui guettent le trappeur
Et c’est pour conjurer sa peur Lily
Qu’elle lève aussi un poing rageur Lily
Au milieu de tous ces gugusses
Qui foutent le feu aux autobus
Interdits aux gens de couleur
Mais dans ton combat quotidien Lily
Tu connaîtras un type bien Lily
Et l’enfant qui naîtra un jour
Aura la couleur de l’amour
Contre laquelle on ne peut rien
On la trouvait plutôt jolie Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d’émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris