De l’étrange dans mon ciel.
Il y avait de l’étrange dans mon ciel, et je ne le savais pas.
Mon ciel était au-dessus de mes toits et mes étoiles,
Je croyais les connaître toutes,
Mais toi, l’étranger, tu m’as dit d’autres toits, d’autres cieux,
Et tu as fait se lever des astres que je ne connaissais pas.
Il y avait de l’étrange dans ma terre, et je ne le savais pas.
Mes jardins étaient couverts de pommiers et de mirabelliers,
Mais toi, l’étranger, tu as planté dans ma terre
Des fleurs de palmiers et des plants d’olivier,
Et tu as fait jaillir une sève que je ne connaissais pas.
Il y avait de l’étrange dans ma langue, et je ne le savais pas.
Ma langue chantait en patois et dialectes,
Mais toi, l’étranger, tu es venu avec d’autres notes et paroles,
Et tu as fredonné des airs que je ne connaissais pas.
Il y avait de l’étrange dans ma peau, et je ne le savais pas.
Ma peau à moi rêvait de noir d’ébène et de jaune sable,
Mais toi, l’étranger, tu m’as révélé des couleurs inouïes,
Et tu as dessiné des arcs-en-ciel que je ne connaissais pas.
Rober Riber Prêtre et Poète (1935-2013)
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