Rassemblement de soutien
Pour marquer le 15ème anniversaire de l’arrestation – le 8 novembre 2010 – des prisonniers sahraouis que nous soutenons, nous organisons mercredi 5 novembre 2025 à 14h, un rassemblement silencieux de 15 minutes (1 minute de silence par année de détention) à Sélestat sous la tour des sorcières, porte de Strasbourg, endroit symbolique puisque c’est là qu’au 17ème siècle les femmes accusées de sorcellerie étaient enfermées avant leur exécution. C’est là aussi qu’elle auraient été torturées.
Toute personne intéressée pour se joindre à nous sera bien sûr la bienvenue.
Annie Itty – ACAT Sélestat – 06 86 89 72 20
Rappel des faits:
Il y a 15 ans, le 8 novembre 2010, les autorités marocaines démantèlent par la force le camp de Gdeim Izik, situé au Sahara occidental. A l’époque, plusieurs milliers de Sahraouis sont venus installer leurs tentes traditionnelles dans un spectaculaire camp de toile, à Gdeim Izik, près de la ville de Laâyoune au Sahara occidental, territoire sous occupation marocaine. A travers cette mobilisation pacifique, ils voulaient protester contre les discriminations exercées à leur encontre par le gouvernement marocain. Le 8 novembre, les forces de sécurité́ marocaines évacuent le camp et des affrontements éclatent, dans lesquels onze policiers et deux militants sahraouis trouvent la mort. Des centaines de personnes sont blessées, des centaines d’autres arrêtées.
Parmi les personnes arrêtées, 25 militants politiques et défenseurs des droits, considérés comme les meneurs du camp, sont accusés du meurtre de policiers, alors que certains n’étaient même pas présents sur les lieux aux moments des faits. Ainsi, le militant Naâma Asfari est arrêté dès le 7 novembre, la veille du démantèlement, passé à tabac et mis au secret. Ses compagnons également auraient été soumis pendant leur garde à vue à des actes de torture et de traitements inhumains et dégradants – menaces, coups, privations d’eau et nourriture – avant d’être forcés à signer des aveux pour les crimes dont ils sont accusés.
Malgré les allégations répétées de torture et mauvais traitements produites par la défense lors des procès, les autorités marocaines ont toujours refusé de mener des enquêtes indépendantes sur ces accusations.
15 ans après les faits, nombre de ces prisonniers sont toujours détenus de façon arbitraire. Ils ont été transférés dans des prisons en dehors du Sahara occidental, ce qui rend difficile voire impossible les visites de leurs familles et est contraire au droit international. Ils sont pour la plupart détenus au secret et soumis à des brimades constantes dans des conditions très dures (privation de téléphone et de courrier, absence de soins…)
Leurs procès ont été marqués par la fabrication de preuves, le recours à des aveux forcés et des obstacles à l’exercice du droit de la défense. Lors des audiences en 2017 devant la cour d’appel de Rabat, les avocats des accusés n’ont cessé d’avoir la parole coupée, certains ont même été violemment expulsés de la Cour.
Les instances onusiennes ne s’y sont pas trompées. En décembre 2016, le Maroc a été condamné par le CAT (Comité contre la torture des Nations Unies) pour des violations multiples de la Convention contre la torture sur la personne de Naâma Asfari, tandis que plusieurs procédures spéciales ont alerté sur le caractère arbitraire de ces détentions. D’autres condamnations internationales du Maroc ont suivi depuis.
C’est pourquoi, aujourd’hui à nouveau, plusieurs organisations de défense des droits humains, dont l’ACAT, appellent le Maroc à libérer les prisonniers du groupe dit de Gdeim Izik, détenus illégalement depuis 15 ans.












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