Musique et Droits humains (#2)
Il y a déjà 10 ans, Francis Cabrel sortait son onzième album studio « Des roses et des orties » sur lequel on peut écouter un titre prémonitoire: « African Tour« , l’histoire d’un africain qui rêve d’Europe. Quand la justesse des paroles de l’artiste rejoint la beauté d’une ballade… pour une tragédie de l’immigration plus actuelle que jamais. A écouter et faire écouter au législateur et à tous ceux qui hésitent encore entre « délit de solidarité » et « principe de fraternité » !
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Quelques fantômes m’accompagnent
Y’aura des déserts, des montagnes
A traverser jusqu’à l’Espagne
Et après… Inch’allah
On a de mauvaises chaussures
L’argent cousu dans nos doublures
Les passeurs doivent nous attendre
Le peu qu’on a ils vont le prendre
Et après
Est-ce que l’Europe est bien gardée
Je n’en sais rien
Est-ce que les douaniers sont armés
On verra bien
Si on me dit, c’est chacun chez soi
Moi je veux bien, sauf que chez moi
Sauf que chez moi y’a rien
Pas de salon, pas de cuisine
Les enfants mâchent des racines
Tout juste un carré de poussière
Un matelas jeté par terre
Au dessus… Inch’allah
Vous vous imaginez peut-être
Que j’ai fait tous ces kilomètres
Tout cet espoir, tout ce courage
Pour m’arrêter contre un grillage
Est-ce que l’Europe est bien gardée?
Je n’en sais rien
Est-ce que les douaniers vont tirer?
On verra bien
Si on me dit, c’est chacun chez soi
Moi je veux bien, sauf que chez moi
Sauf que chez moi y’a rien
Je n’en sais rien
On verra bien
Moi, je veux bien
Sauf que chez moi…
La moitié d’un échafaudage
J’en demande pas davantage
Un rien, une parole, un geste
Donnez-moi tout ce qu’il vous reste
Et après…
Je n’en sais rien
On verra bien
Moi, je veux bien
Sauf que chez moi…
Déjà nos villages s’éloignent…
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